Après l’incendie, dix familles de Colombes ne veulent plus vivre ici
Après l’incendie, dix familles de Colombes ne veulent plus vivre ici
Elles s’inquiètent de leur relogement par leur bailleur 3 F.
Ce mercredi pluvieux, ils font le siège de l’entrée de leur immeuble calciné. « On va revenir tous les jours, nous ne lâcherons pas ! », assure Kimberley. Dix familles victimes de l’incendie de leurs appartements, ce lundi soir au 12, avenue de l’Europe à Colombes, encore habités par cette nuit d’enfer, s’inquiètent de leur relogement.
D’abord pris en charge dans un gymnase le soir du sinistre, les habitants sont maintenant hébergés dans des hôtels à Levallois, Colombes ou Argenteuil (Val-d’Oise) par leurs assurances. Ils attendent une offre de relogement « descente » de la part de leur bailleur social, 3 F « Avant le week-end, c’est indispensable. Nous n’avons que cinq jours d’hôtel payés par l’assurance, ensuite on est à la rue », cingle Rachida, montrant les fenêtres carbonisées de son appartement. « Tout le monde a la boule au ventre, on ne sait pas ce qu’on va devenir », insiste Moïse, son voisin de palier.
« Nous comprenons la détresse et l’urgence »
« Nous comprenons la détresse et l’urgence. Chaque famille a reçu une proposition de relogement. Trois d’entre elles ont déjà un nouveau toit », affirme Gille Fretin, directeur adjoint de 3 F dans les Hauts-de-Seine. Dans un premier temps, le bailleur a proposé de réhabiliter l’immeuble, avant de reloger les habitants dans les mêmes logements, comme la loi l’impose. Ils ont tous refusé. « Moi je ne peux pas revenir ici, je suis traumatisée », souffle Malika, qui habite au 3e étage. « Cela fait deux jours que je ne mange pas et que je ne dors pas, abonde son mari Clément, 62 ans. Il faut changer de décor. »
A ce jour, les propositions qui leur ont été faites ne leur conviennent pas. Aïcha, mariée et mère de trois enfants, a visité un appartement boulevard de Valmy mais refuse de partir du quartier. « Ma fille de 13 ans a déjà changé six fois d’école… Chaque jour elle pleure de peur de quitter ses amis », confie-t-elle. Une autre locataire est insatisfaite du logement visité, ce mercredi après-midi, à Rueil-Malmaison : « 3 F nous méprise, ils se moquent de nous », s’emporte-t-elle. Une attitude « agressive » que pointe fermement du doigt le bailleur. « Sous le coup de l’émotion, certaines familles ont proféré des menaces de mort envers nos agents. Il y a des limites à ne pas franchir, prévient Gilles Fretin. Nous leur demandons de mettre un peu du leur. Encore une fois, nous faisons tout pour trouver une solution dans l’urgence. »
Victor Tassel leparisien.fr
Lionel FAUBEAU
Président de l'association lecolombesquejaime
Le Blog Citoyen de Colombes
lecolombesquejaime@free.fr
@ilovecolombes