Le vélo : reine du déplacement de demain encore faut-il un aménagement adéquate !
Le vélo : reine du déplacement de demain encore faut-il un aménagement adéquate !
Ces derniers jours, on parle beaucoup d’urbanisme tactique. Pour simplifier, il s’agit d’organiser nos villes de façon plus stratégique, en mettant notamment en place « des aménagements temporaires qui utilisent du mobilier facile à installer ». Cela permet de mettre en lumière les aménagements possibles et d’étudier leur influence sur le changement de comportement des usagers.
Partout autour du monde, de nombreuses initiatives dans ce sens ont vu le jour. À Bogotá durant le confinement, 35 kilomètres de pistes cyclables provisoires ont été aménagées dans la capitale colombienne. Aux États-Unis, les villes d’Oakland et plus récemment celle de San Francisco ont mis en place des « rues apaisées » avec vitesse réduite pour les véhicules et la priorité laissée aux piétons et aux cyclistes. À New York, certaines rues ont été fermées aux voitures comme la 2ème avenue de Manhattan. Du côté de Montréal, l’élargissement des trottoirs permet aux piétons de se déplacer en respectant la distanciation sociale dans le but de redonner confiance aux consommateurs et ainsi relancer le commerce local.
Plus près de chez nous en Europe, Berlin a ouvert plusieurs bandes cyclables temporaires et recommande ce type de dispositif. La ville de Milan a quant à elle annoncé son plan pour le déconfinement : limitation à 30 km/h, 35 km de pistes cyclables temporaires, élargissement des trottoirs, priorité aux piétons et aux cyclistes. Du côté de Bruxelles, le centre-ville va être limité à 20 km/h et la priorité donnée aux piétons et aux cyclistes.
Dans ce contexte, la bicyclette est en effet le moyen de transport qui présente le plus d’avantages. Outre son faible coût économique, et la résilience économique de l’industrie du vélo, le vélo permet de se déplacer rapidement tout en respectant les mesures barrières nécessaires pour limiter la diffusion du virus. Contrairement aux transports en commun peu adaptés à la distanciation sociale. L’objectif pour le gouvernement, favoriser les déplacements à vélo après le déconfinement du 11 mai, qui est la meilleure réponse au problème de mobilité urbaine et périurbaine. Cette semaine, l’OMS a par ailleurs appuyé cette recommandation.
La nécessité de remodeler l’espace urbain
À travers cette crise sanitaire, on se rend surtout compte que l’urbanisme de nos villes est loin d’être adapté à nos modes de vie. La place prépondérante donnée à la voiture déséquilibre les rapports humains, et devient aujourd’hui une menace pour notre santé.
Qui n’a jamais fait l’expérience de devoir s’écarter du trottoir pour laisser passer un groupe de piéton en déambulant dans un centre-ville ? Dans certaines rues, il n’y a parfois même pas a place pour deux personnes. Cette problématique, dont le débat a récemment été relancé par la question du stationnement sauvage des nouveaux moyens de transport en libre-service venus s’ajouter aux scooters, est d’autant plus importante en temps de crise, où il est désormais nécessaire de faire la queue devant les magasins par exemple.