Mauvaise surprise à la résidence Saint-Denis - Gagarine à Colombes. Dans un courrier de Colombes Habitat Public, daté du 11 janvier, douze habitants se sont vus sommés de libérer les places de parking qu’ils louent au pied leur immeuble… au vendredi 20 janvier, c’est-à-dire dans deux jours. Appartenant au bailleur, le terrain est sur le point d’être vendu au promoteur immobilier Groupe Gambetta qui y construira 137 logements.
Or, sur le contrat de location, il est stipulé qu’en cas de rupture, l’office public de l’habitat (OPH) doit respecter un préavis d’un mois. « C’est honteux, s’exclame Dolores Boulho, locataire de trois places. Ils nous laissent nous débrouiller et ne respectent même pas la loi ! » Pourtant, le panneau de promotion immobilière a été installé en mai dernier. Sans que les habitants ne réagissent. Mais aujourd’hui, ils n’entendent pas partir. « Moi je reste là, assure Alain, habitant du quartier depuis 1969. Il faut nous laisser un délai, pas nous dégager du jour au lendemain ! »
« La moindre des choses, c’est de nous proposer autre chose »Le courrier notifie même que la police municipale interviendra pour amener les véhicules restants à la fourrière à partir du 1er février. « S’ils font ça, je casse tout ! Non mais on paye quand même », s’énerve encore Alain. A l’origine public et gratuit, le parking avait été clôturé en 2014 pour devenir privé. Ainsi, les habitants devaient débourser 13 € par mois. « A quoi ça sert de gaspiller de l’argent dans des travaux pour tout détruire deux ans plus tard ? » peste Alain.
« La moindre des choses c’est de nous proposer autre chose », reprend Dolores Boulho. Une proposition lui a bien été faite mais dans un parking rue d’Estienne-d’Orves, à plus de quinze minutes à pied de son domicile et surtout plus cher qu’aujourd’hui. « Je travaille de nuit. Vous me voyez rentrer à pied à deux heures du matin ? »
L’OPH plaide l’erreur de communicationFace à la fronde soudaine des riverains, Colombes Habitat Public tente d’éteindre le feu. « Le courrier a été fait dans la précipitation. Il est nul et non avenu », promet Olivier Virol, directeur général de l’OPH. La date à laquelle il faut laisser la place n’est pas la bonne non plus. « Les habitants ont jusqu’à fin février sans problème », rassure le directeur général. Quant à la menace d’emmener les véhicules à la fourrière au 1er février, il s’agirait d’« une erreur de la collaboratrice ».
Enfin, les douze habitants recevront un coup de téléphone ce jeudi matin pour leur proposer une solution, tout près de chez eux. « Nous leur ferons un tarif préférentiel de 10 € Ils paieront moins cher qu’aujourd’hui », promet le directeur général de l’OPH.