Colombes : les guetteurs des Côtes-d’Auty au tribunal
. Les violences et la tension se sont concentrees sur le cite des Cotes d’Auty, entre la rue du meme nom et le pont de Bezons
«A l’affût ! Arnoucha (NDLR : « serpent » en arabe) ! » C’étaient les mots codés, criés par les guetteurs à l’arrivée de la police. Des alertes répétées plusieurs fois par jour aux Côtes-d’Auty, ce quartier du Petit-Colombes gangrené par le trafic de shit et les règlements de compte à l’arme à feu qu’il engendre. Depuis ce lundi et jusqu’à mercredi, onze hommes de 21 à 37 ans, membres présumés d’un réseau démantelé en décembre 2014, comparaissent devant le tribunal correctionnel de Nanterre.
Ils sont pour la plupart guetteurs. Au point que « c’est un peu le procès des guetteurs », selon la formule de la présidente du tribunal. « Sans leur coup d’œil, leur rapidité à donner l’alerte, les ventes s’arrêtent », poursuit-elle avant d’interroger Sammer, le surnom de Mattyas, qui apparaît comme le chef des guetteurs. Engoncé dans une veste de sport, ce jeune homme de 26 ans assure, depuis le box des prévenus, qu’il n’est « pas concerné du tout » par cette affaire, que s’il traîne au pied des immeubles du boulevard Charles-de-Gaulle, c’est parce qu’il « connaî (t) des gens » mais sûrement « pas ceux qui sont là ».
Jusqu’à 6 000 € de stupéfiants écoulés par jourComme quasiment tous les prévenus, il nie sa participation au trafic, démontré par de longues surveillances policières, des écoutes téléphoniques et les dires d’un témoin anonyme manifestement très au fait du business de ce réseau, qui écoulait 5 000 à 6 000 € de marchandises tous les jours de midi à minuit. Sammer nie donc avoir tabassé certains guetteurs, trop lents au moment de donner l’alerte ou quittant leur chaise de « chouf », ainsi que sont aussi surnommés les guetteurs.
Une écoute téléphonique l’accable pourtant, comme d’autres donnent le détail du fonctionnement du réseau. Les guetteurs sont postés en plusieurs points du quartier, surveillent la police et guident les acheteurs vers des vendeurs cagoulés. Le tout pour une rémunération de 150 € la journée, 70 € la demi-journée, sandwich et boisson inclus à condition de ne pas dépasser 6 €. Sans garantie salariale puisqu’un guetteur ayant failli au moment de donner l’alerte se voyait retirer 30 € sur sa rémunération.
Le boss et le gérant du réseau seront interrogés mardi. Depuis le démantèlement de décembre 2014, le trafic ne s’est jamais interrompu. D’autres occupent la place sur ce territoire stratégique dans le marché du shit.
leparisien.fr
>Île-de-France & Oise>Hauts-de-Seine>Colombes|Valérie Mahaut|07 novembre 2016, 20h18
Lionel FAUBEAU
Président de l'association lecolombesquejaime
Le Blog Citoyen de Colombes
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