Ferme Urbaine de Colombes : expulsion programmée au plus tard le 15 décembre 2016
«C’est absurde, c’est une erreur judiciaire énorme. » Constantin Petcou, responsable de l’Agrocité est dépité. La justice a tranché : la ferme urbaine de Colombes a jusqu’à mi-décembre pour évacuer les terrains qu’elle occupe rue Michelet. Sous le coup d’une procédure d’expulsion commencée par Nicole Goueta, la maire (LR) de Colombes, l’association AAA (atelier d’architecture autogérée), qui gère l’Agrocité, espérait encore que le Conseil d’Etat ne tranche pas en faveur de la mairie.
Nicole Goueta souhaite récupérer ces terrains pour y aménager un parking provisoire de 182 places dans le cadre des travaux de rénovation urbaine des Fossés-Jean. « L’arrêt rendu nous donne raison, indique-t-on à la ville de Colombes. Ainsi les travaux ne prendront pas de retard. »
Les Colombiens vont donc dire adieu aux jardins partagés, maraîchage, et bacs à compost installés au pied des tours. « Colombes était une ville pionnière, les habitants étaient heureux, se souvient Constantin Petcou. Ce sont quatre années de travail qui partent en fumée. »
Mais la ferme ne va pas pour autant disparaître. Un accord a été passé avec la mairie (PCF) de Gennevilliers pour qu’elle vienne s’installer dans le quartier des Agnettes. « La décision de la ville de Colombes risquait de tuer le projet, estime Alexis Bachelay, député PS de la circonscription. Le fait que Gennevilliers soit intéressé pourrait alors lui donner une seconde jeunesse. »
Patrice Leclerc, le maire de Gennevilliers, a en effet été séduit par le projet et, a souhaité l’intégrer dans sa commune. « Nous avions visité deux fois l’Agrocité et souhaitions développer une agriculture urbaine, raconte-t-il. S’ils étaient restés à Colombes, nous leur aurions proposé de nous créer une antenne ici. » Une convention est déjà prête et pourrait être signée dans les semaines qui viennent. L’Agrocité a même un terrain prêt à l’accueillir. Elle s’établirait à côté du centre commercial, rue des Agnettes. L’aire de jeux et les places de parking seraient alors déplacées.
Autre bonne nouvelle, le déménagement va être pris en charge par l’Etat. Il devra cependant être rapide, mais la structure, censé être itinérante à la base, est démontable. Le responsable de la ferme urbaine a une crainte cependant : « On ne pourra pas tout déménager, ce n’est pas un tipi, on ne récupérera pas tout. » Le maire de Gennevilliers a, lui, espoir de voir renaître l’Agrocité au mois de mars prochain. Afin de familiariser les habitants avec leur nouveau voisin, une rencontre se tient ce vendredi, à 18 h 30 à la Bourse du travail (6, rue Lamartine) pour évoquer la future arrivée de la ferme. « Nous allons discuter avec les Gennevillois et leur montrer que ce sera très positif pour eux », promet Constantin Petcou.
>Île-de-France & Oise>Hauts-de-Seine>Colombes|Elia Dahan|06 octobre 2016, 21h14|0
Lionel FAUBEAU
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La ferme urbaine de Colombes a trois mois pour plier bagage
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